Nous poursuivons notre voyage vers Harar.
L'ambiance change. Ici on sent un petit goût d'Arabie. Il y a plus de cent mosquées dans la ville. Notre guide prétend que les Hararis sont très riches du négoce ancestral avec les voisins arabes, notamment du commerce du kat, cette plante psychotrope qu'on mâche pendant des heures entre amis.
Mais c'est surtout la misère qui nous saute aux yeux. Mendiants affalés au sol des rues pisseuses, jeunes en haillons, femmes édentées...où sont les riches Hararis possesseurs de maisons réputées pour leur beauté ?
Nous logeons dans l'une d'entre elles, et au bout de quelques mètres dans des dédales de rues étroites, nous entrons dans une maison typique.
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Les Hararis ne pratiquent pas la pudeur quant à leur richesse. Bien au contraire, tout doit être affiché et en cas de deuil, on a la fierté de ne pas emprunter de plats aux voisins. |
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On voit des corbeille multicolores en osier et des plats émaillés originaires de l'ancienne Tchécoslovaquie. |
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Une porte en bois d'origine indienne |
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Harar est resté longtemps un sultanat indépendant, il ne fait que depuis peu partie de l'Ethiopie, c'est pourquoi on cultive ici sa différence : langue, architecture, couleurs... |
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Les murs sont peints |
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Le souk |
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Des dizaines d'épices de nous inconnues puis la myrthe, l'encens... |
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On circule en djam-djam, mobylette à trois roues à la décoration ultra kitch |
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En chemin vers la maison Rimbaud.
Ça n'a pas dû changer beaucoup depuis son époque. Rien ne trahit ici la modernité. |
Nous arrivons enfin au cœur de mon intérêt pour Harar : Arthur Rimbaud, après avoir accompli tout ce qui était possible en matière de poésie, se lance dans un périple de voyageur, commerçant et explorateur qui le conduira notamment à séjourner trois fois à Harar entre 1880 et 1891, cherchant certainement du "nouveau" et de "l'inconnu".
Saisie d'une curiosité pour le personnage après une passion pour ses poèmes, je tente de revivre ses impressions à travers un parcours dans la ville. On se sent loin de Charleville. C'est un mélange d'Afrique et d'Arabie qui cumule et déjoue à la fois les clichés. Où sommes-nous ? C'est la surprise qui prend le dessus, le manque absolu de repères nous prend aux yeux et nous met l'esprit dans un état d'ouverture absolu. Me voici dans mon état préféré.
Contrairement à Addis où on sent un état fort et volontaire à travers une police politique hyper-présente et des affichages de toutes sortes : contre le sida, pour l'égalité hommes/femmes, pour le grand barrage hydro-électrique, ici c'est la tradition qui gouverne, l'islam et l'indigence. Si Addis est ressentie comme une ville entrée dans la modernité, ici c'est autre chose, que l'on sent immuable.
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J'ai l'honneur de vous montrer la maison de commerce où Rimbaud était employé. Aujourd'hui, c'est un hôtel. |
Ses affaires ne connaîtront pas un grand succès malgré des expéditions ouvrant des routes nouvelles. Il écrit à sa mère qu'il s'y ennuie. Dans un existence sans occupation intellectuelle.
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Voici la maison indienne qui lui est consacrée.
Il n'a pas pu y vivre car elle a été construite à une date postérieure à sa mort. |
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Vue sur la ville depuis le musée. |
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On ne trouve rien de nouveau ici. Quelques photos agrandies. Une bibliothèque intéressante toutefois. |
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Mariam, la femme avec qui il a vécu quelques mois. |
Il écrivit à sa mère qu'il voulait trouver un travail et fonder une famille. S'intégrer dans une vie conventionnelle. Mariam a peut-être été une tentative de rentrer dans une certaine norme. Leur histoire ne durera que quelques mois.
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Rimbaud et Verlaine |
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Rimbaud en bas à gauche au dîner des Vilains Bonhommes. Il n'occupera dans la société des poètes jamais plus que ce coin de table, provoquant et blessant, ivre mort le photographe Carjat. |
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Verlaine le surnomme "L'homme aux semelles de vent" |
J'avais promis du nouveau : le directeur de la maison Rimbaud m'apprend que Rimbaud aurait eu un fils et certains chercheurs seraient en train d'enquêter sur d'éventuels descendants : peu vraisemblable mais tellement excitant !
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Ce n'est pas parce qu'on porte jupe et foulard qu'on ne joue pas au basket. |
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Harar aime les couleurs vives. |
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et les vieilles Peugeot alors qu'à Addis, on roule plutôt en Lada hors d'âge |
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Une église catholique au milieu de la ville |
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Le café d'Harar est considéré comme le meilleur du monde. |
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