samedi 12 novembre 2011

Faune et flore

Merci à mes amis du Muséum national d'Histoire naturelle de m'avoir aidée à compléter les légendes.



Oiseau du paradis Strelitzia

Kniphofia uvaria


Papyrus du nil

Liliacée......

Poissons du lac Tana

Pélican du lac Tana

Caféier

Manguier

Marabout du Nil

Tef (céréale dont on fait l'injara, crêpe qui constitue la nourriture de base)

Vache

jeudi 10 novembre 2011

Guebre Mariam : mon lycée










L'alliance de la pierre et du vert
Situé au cœur d'Addis, le lycée franco-éthiopien Guebre Mariam accueille 1700 élèves.  Il est homologué de la petite section de maternelle à la terminale (filières ES, L et S) par le ministère français de l’Éducation nationale et est conventionné par l’AEFE. C’est l’établissement mutualisateur pour les 10 lycées français de la zone Afrique orientale.










Ce lycée bénéficie d'une réputation de qualité, il est même le lycée d'excellence d'Addis Abeba. Il est aussi infiniment moins cher que les lycées anglais et américains (nous sommes 17 fois moins cher que le lycée américain). Le choix est donc vite fait. Quand vous dites Guebre-Mariam, c'est comme si vous disiez Henri IV à Paris. Nous y accueillons donc l'élite intellectuelle, politique, administrative de la capitale. 





60 % des élèves sont éthiopiens et suivent ici un cursus français, doublé d'un programme en sciences et lettres en amharique. 
Les coursives géométriques
Les autres élèves viennent d'Afrique de l'Ouest, souvent des enfants de diplomates ou fonctionnaires internationaux car Addis est le siège de l'OUA. 
L'Afrique à l'honneur
Enfin, il y a 10 % de français.  Ceux-ci se trouvent à fréquenter leurs camarades éthiopiens hyper-motivés, travailleurs, sérieux. Un choc positif pour nos enfants. En effet, ici, un bac français, c'est l'assurance d'un bon travail. L'anglais étant très poussé, on en sort trilingue. 
Des lignes
Salle de classe plutôt agréable
Comme enseignante, je suis ravie par ces élèves, par leur intelligence, leur éducation, leur gentillesse. Il y a bien sûr des notions rencontrées au fil des textes qui leur semblent absurdes : la laïcité, l'athéisme, le concubinage... Dans ce pays traditionnel et ultra croyant, ces notions n'ont pas cours. Or dans nos textes, à commencer par les fabliaux du moyen-âge, en passant par Molière, pour arriver à Voltaire, le doute s'installe.


mercredi 9 novembre 2011

L'orphelinat

Je ne pensais pas faire partie un jour des équipes bénévoles de mère Teresa, mais voilà, c'est fait. Les bébés m'ont prise, j'y pense sans arrêt et c'est devenu en quelques semaines une part très importante de ma vie. Elie est venu lui aussi. Ça n'a rien de désagréable de prendre dans les bras ces bébés qui posent leur tête sur votre épaule, avides de tendresse, prenant ce qui est bon à prendre. Et puis, leur parler, leur expliquer des choses, prendre du temps rien que pour eux. En voyant ces petits pyjamas troués, j'ai pensé avec nostalgie à tous ceux que j'ai donnés avant de partir pour libérer à Pontigny de la place pour mes autres affaires. Cet été, j'aimerais récupérer des habits d'enfants, jouets, tout ce qui ne sert plus. Si vous en avez, gardez-les moi. Comme dit la sœur, ici tout sert : habits (enfants adultes), draps, couvertures mais je ne pourrai pas prendre des tonnes en avion. Je me limiterai aux petites affaires.

mercredi 2 novembre 2011

Se soigner en Ethiopie

Il y a 3000 médecins pour 85 millions d'Ethiopiens. Les chiffres parlent d'eux-mêmes.
Quand on tombe malade,  on serre les dents. Quand ça devient vraiment inquiétant, on part pour l'hôpital public qui vous couche dans un lit, vous fait, dans le meilleur des cas, le bon diagnostic et vous prescrit des médicaments ... à acheter vous-même. 
C'est arrivé hier au jeune frère de notre chauffeur. Prix à payer pour des antibiotiques contre une infection gastrique: 1200 ETB, soit environ 50 euros, soit plus de la moitié d'un bon salaire mensuel. Panique familiale car personne n'a d'argent de côté avec l'inflation terrible qui sévit depuis deux ans, panique d'autant plus qu'une jeune sœur de 18 ans est morte il y a deux ans d'un empoisonnement, sans que les médecins de l'hôpital n'essaient de la sauver.
Tout s'est bien terminé cette fois mais la précarité de leurs vies nous atterre. La mortalité infantile est très élevée, l'espérance de vie à la naissance n'excède pas 56 ans.

mardi 1 novembre 2011

Visite à l'orphelinat Missionaries of Charity, ordre créé par mère Teresa

Ce matin, mardi 1er novembre, nous sommes allés passer quelques temps auprès des enfants d'un orphelinat proche de l'ambassade. Il est dirigé par une sœur française, sœur Jeanne d'Arc. Elle dirige également l'hôpital en face de la rue, elle gère ainsi plus de 1000 personnes. Jeune femme au regard transparent, au corps solide, très attentive à chacun des enfants.  La mort des mamans qui arrivent à elle en fin de vie pour confier leur petit, c'est son pain quotidien. Elle en parle sans pathos. On nous a orientés vers la salle des petits de six à douze mois. Tous avides de câlins, tendant les bras pour une balade à hauteur d'adulte.
L'orphelinat est propre, gai, y circulent de nombreuses employées, jeunes, affectueuses, et des visiteurs à l'infini : simple passants espagnols, américains, suédois..., jeunes volontaires qui viennent travailler tous les jours et enfin, bénévoles occasionnels comme nous étions ce matin, quatre Français pour parler aux bébés, les câliner, leur donner le biberon et leur chanter des comptines de chez-nous :" les petites marionnettes" et "tourne petit moulin". Evidemment, il y a la salle des enfants handicapés qui vous serre le cœur. Ceux-là n'auront pas de famille.
Les bébés de notre salle ouvrent de grands yeux ronds, touchent nos cheveux, barbe, boutons de gilet. Ils passent d'un bras à l'autre, habitués sans doute à une multitude de soignants. Ils sont promis pour la plupart à l'adoption, sauf deux d'entre eux dont la mère est morte mais dont le père vit dans la rue. On espère que ceux-là retrouveront leur papa. Pour les autres, beaucoup d'abandons pour cause de pauvreté ou de décès par le sida.
Soudain, un couple d'Espagnols arrive dans la salle, accompagnés de leur fils adoptif d'environ sept ans. Ils viennent faire connaissance  d'un petit avec lequel nous venons de  jouer et qui sera leur fils dans deux jours. Première rencontre. Nous sommes de trop. Enorme pudeur des parents qui prennent le petit dans les bras avec une sorte de détachement. Le père ne le regarde pas encore. Pas de débordement. Aucune asphyxie sentimentale. Le petit est à l'aise, rigolard, comme il a été depuis ce matin. Le grand frère prend des photos et ils s'éloignent tous les quatre pour faire connaissance plus tranquillement. Le grand lui aussi a été adopté ici.
Il y a cinq millions d'orphelins en Ethiopie.