vendredi 27 janvier 2012

L'orphelinat

Sœur Jeanne d'Arc est partie et a été remplacée par une kenyane, sœur Stephanita. Toute l'équipe des religieuses a changé. Nous avons perdu notre lien privilégié avec la directrice de l'orphelinat. Mais les bébés ont toujours besoin de nous.


Il y a deux cas particuliers parmi eux : Maria et Mamouch qui ont presque l'inconvénient d'avoir encore un parent en vie, parent qui ne s'en occupe pas mais dont l'existence interdit néanmoins toute adoption.


Dans le cas de Maria, 14 mois,  sa mère se meurt dans l'hôpital adjacent. Quant à Mamouch, son père vit dans la rue et ne peut donc le prendre en charge. Depuis trois mois, nous sommes devenus intimes car ce sont les seuls enfants qui ne partent pas à l'adoption.


Pour les autres, c'est un vrai défilé. Tous les mois, il en arrive une génération de Gondar et on les voit partir au fur et à mesure des jugements. Entre l'apparentement et le jugement d'adoption, il se passe parfois trois mois pendant lesquels les futurs parents font des aller-retours s'ils le peuvent mais quand il s'agit  d' Australiens, c'est plutôt difficile.


Ces bébés sont une vraie source de vie. Je n'avais encore jamais compris à quel point le rapport d'amour était vital chez l'humain. Leurs yeux le disent avec insistance. L'échange est incroyablement puissant.

Noël au Lac Langano

Nous partons en famille vers le Sus, direction le Lac Langano, le seul où l'on puisse se baigner en Ethiopie puisque non infesté par la bilarsiose.



Un paysage de savane, bordé de huttes

Des arbres somptueux

Un habitat sommaire

Notre bagagiste au Lodge Bishangari

Le lac Langano au crépuscule

Un coucher de soleil dans les tons pastels

Il fait chaud mais c'est quand même Noël

Un Silvery cheeked Hornbill

la preuve


De grands arbres

Les enfants font leur part de travail

On se sent bien petit

Passage de buffles

Des rencontres adorables

On n'attend que Tarzan

Arbre majestueux

Echassiers

Grand singe noir à queue blanche

Babouin

Devinez !

Autre lac voisin

Flamands

roses

La voiture de Tintin

Gracieuses antilopes

Timides phacochères


jeudi 26 janvier 2012


Les vacances à Djibouti

Les températures de l'Ethiopie des hauts plateaux sont peu clémentes en décembre. Nous avons donc eu envie de nous rendre en voisins au bord de la mer rouge, romantiquement inspirés par l'idée de marcher sur les pas d'Arthur Rimbaud et d'Henri de Montfreid.


Il a fallu affronter ma phobie de l'avion 

Poussés par une sorte de joie transgressive, nous avions le sentiment d'aller encore plus loin que l'Ethiopie, de nous enfoncer encore plus dans la brousse de l'inconnu. La mer rouge .......

Mais en arrivant à Djibouti, nous sommes rattrapés par notre passé colonial. Tout le monde parle français, qui est une des langues administratives.

Outre la fin du calvaire de l'avion, l'ouverture des portes de l'appareil laisse entrer une bouffée de chaleur. Je me sens enfin bien, enveloppée de chaleur et d'embruns marins.

Nous passons une première nuit dans un endroit qui ne ressemble à rien d'autre, la base militaire française du Héron. Elle est peuplée d'homme jeunes aux cheveux ras et aux mollets musclés. Le soir, nous dînons au mess, en plein air, sur une terrasse remplie des mêmes hommes  en uniforme accompagnés de leurs épouses blondes. J'aime ces endroits "îles", lieux séparés et repliés sur eux-mêmes comme la villa Médicis, l'ambassade de France à Addis ou cet endroit bizarre, au bord de la mer où tout est français mais rien ne l'est vraiment.




Un désert minéral


Golfe de Tadjourah


Nous entamons le lendemain un long périple vers Tadjourah en suivant le golfe en voiture. Même en imagination, je n'aurais pas pu concevoir une nature aussi hostile. Pendant que certains s'ébahissent devant la beauté de ce site, devant les restes d'une éruption volcanique qui peuple des kilomètres de gros blocs de lave noire, je ressens une anxiété devant l'absence de végétation et me demande comment on peut vivre ici.




L'habitat traditionnel Afar
Ce village offre une première réponse. Quelques abris en pierre et des huttes rondes en peaux de chameau, quelques chameaux et un dénuement à peu près total.









Voilà où le juge Borel a été tué


Il nous reste une dernière étape avant de jouir des délices de la mer : le lac Assal. Je ne suis pas géographe mais j'ai compris que c'était une lac de sel, situé en dessous du niveau de la mer. Ce serait le point le plus bas d'Afrique et aussi le plus chaud. Je confirme, il fait chaud. Les couleurs médiocrement rendues par ces photos, sont extraordinaires : du vert céladon eu bleu turquoise. On ne peut pas marcher dans ce lac sans chaussures car les concrétions de sel blessent les pieds.
Dentelle de sel en bordure du lac Assal


Lac Assal
Enfin la mer : température idéale, barrière de corail à trois brassée du rivage. Des poissons de toutes les couleurs à observer au masque et tuba.





Nous gagnons en barque notre plage des sables blancs plantée de quelques toukouls. C'est incroyable qu'il n'existe ici quasiment aucune infrastructure touristique alors que la mer est délicieuse.



La plage est quasi déserte

alimentée par le meilleur ami de l'homme dans la région





Nous aurions voulu voir la maison de Rimbaud mais on nous dit qu'elle a été détruite par les ans. On pourrait aller voir celle de Montfreid mais ses derniers écrits nous ont un peu dégoûté du personnage. On reste alors à lézarder sur la plage.




Coucher de soleil sur Tadjourah
 Autrefois, cette région était peuplée de pêcheurs. Aujourd'hui les possesseurs de bateaux se sont reconvertis dans le convoyage humain plus ou moins légal.



Le port de Tadjourah


Pour partir, nous prenons le ferry pour Djibouti afin de ne pas refaire ces quatre heures de voiture sous un soleil de plomb dans un paysage lunaire.






Nous prenons le ferry dans un désordre indescriptible et totalement contre-productif. Les entrants et les sortants se pressent en même temps au même endroit. La police sort les matraques pour faire de l'ordre mais sans aucun effet, la tension monte, on sent que ça va mal finir mais finalement, comme dans un film italien, le drame se change en comédie. Un femme tombe dans une brouette, éclat de rire général. 
Notre guide autoproclamé, borgne et édenté nous dégage un passage et nous place, moyennant finance en précisant, déçu devant la somme offerte : "Vous pouvez rajouter."


Le port
Les gamins grimpés sur le ferry sautent  en mer depuis le pont se relevant. 


La ville de Tadjourah
La ville est magnifique depuis la mer.




Djiboutienne
Cela me froisse toujours un peu d'entendre dire d'un pays pauvre : les femmes y sont belles. Condescendance, racisme, comme si c'était une consolation à la misère, comme si on ne leur reconnaissait que mérite-là, qui est plus un don de la nature qu'un mérite. 
Mais quand même .... c'est vrai que les femmes sont belles à Djibouti, parées de couleurs merveilleuses, beaucoup plus vives qu'en Ethiopie. On devine ici malgré l'Islam, des mœurs beaucoup plus voluptueuses que dans ce pays pétri de principes et de religion qu'est l'Ethiopie.



Le ferry est surchargé